EN POESIE - Les poètes de la S.A.P.F.
Simona FROSIN
MÉLANCOLIE À LA CHOPIN
Un tout petit peu de la musique de Chopin
A même les fleurs de ce rameau tellement vain,
Un vague à l'âme, un zéphir comme enchanté
Qui vite réussissent - de moi - à s'emparer...
On a bien le droit, on est tous libres d'aimer,
Moi, je suis toujours seule, j'en garde le regret...
J'agite l'éventail de toutes sortes de souffrances
Et ma brune chevelure nage dans le silence...
Un mince rayon porteur d'espoir, s'introduit
A l'intérieur de la barque de mon esprit.
Alors que moi, forte de l'aviron du rêve,
Je pourfends cette mer de ténèbres, qui se lève...
SENTIMENTS NOSTALGIQUES
Ô vous, sentiments ailés
Je vous adore tous, venez
Dans ma vie et dans ma fronde
Surpeuplant ce trop bas monde.
Il m'arrive d'ingurgiter
Quand j'en suis à méditer,
La rosée de ton mutisme;
Deux pédales refont mon prisme :
La première est le pardon,
La seconde, c'est l'abandon.
Mais tu tardes à te pointer
Et t'arranges pour m'éviter.
De les avaler, j'ai beau
Ces larmes tellement amères.
Qui verserait, depuis cette mer,
De l'amour dans mon credo ?
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Laurine GAUTIER
Lauréate du Grand Prix Charles Le Quintrec 2008 et 2009
( Poésie et Nouvelle )
DERNIER SOUFFLE
Hier j'ai vu ton nom sur le mur d'une rue
D'ici bas je comprends que tu n'a pas survécu
Ta voix résonne encore, longuement, et l'écho
Somptueusement s'égare pour ne laisser qu'un mot...
Ta liberté s'annonce sur l'écriteau du monde
La colombe s'envole, un instant, une seconde,
Le temps pour toi de prendre conscience de ce choix
Si fatal et si triste puisqu'on t'enlève à moi.
Tu crois en l'avenir ? Le passé t'a doublé !
Une infâme atmosphère, infectieuse, glacée ;
Le macabre univers d'une terre brûlée,
La froideur ambiante d'un endroit répugné...
Si là-haut tu t'égares, pense aux gens qui t'entourent
Un enfant de ton sang ou ton premier Amour,
Jamais un homme n'est oublié par les autres,
A jamais tu le sais, tu fais partie des nôtres...
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REGARD SUBJECTIF
Tableau intitulé : SUBJECTIF
Peinture à l'huile de l'artiste-peintre Edouard Normand
Simplicité de la pose d'une paire de jambes
Apparaissant sensuelle et subjective
Aux regards d'une beauté fugitive
Avec cette main cajoleuse qui flambe
D'un doux désir, provocateur
D'un amour peut-être futur et révélateur !
Elle est là contre cette colonne de marbre
Supposant cacher sa vie derrière l'arbre !
Dans l'attente de goûter aux plaisirs
Et d'assouvir sa passion par les désirs !
Paul OLIVIER - Hennebont le 12 août 2010
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Olivier FURON - BAZAN
Grand Prix de la Poésie Francophone 2009
VOIX DE FEMME
Voix douce et suave, elle devient une belle mélodie
Au moment présent parfaitement accordé à la comédie.
En ce jour de fête, elle frappe délicatement mes tympans
Pour me crier le bonheur du grand espace et du temps
Voix féminine au filet aigu ou grave, elle est exigeante ;
Elle est sans accent et apparaît changeante.
Cette voix féminine ressemble à celle de la raison,
d'un Jason en quête de la toison d'or et d'un blason.
Voix musicienne, elle est celle de sa ferveur
Elle monte et descend sur ses lèvres de charmeuse ;
Elle exhorte de la parole et du geste parfois frimeuse,
Sachant jouer du trémolo avec toute la fausse saveur.
Voix de la personnalité, accordée et chantonnante,
Elle colle son accent sur les lèvres du désir,
Encore plus harmonieuses avec un appel du plaisir
Capable de simuler l'amour le plus bretonnant.
Voix de l'image, elle fait naître parfois le rêve,
Elle est un coup de crayon, un reflet du langage,
Avec un éternel appétit de nature et de breuvage ;
Elle est la naissance de la romantique sève.
Voix d'un enfant qui nait au premier appel à la vie
Et poursuit son adolescence en devenant cristalline,
Voix sensuelle, toujours plus féline,
Pleine de séduction dans son habit de survie.
Voix de l'espérance, pleine de séduction
Elle est au zénith de cette force amoureuse,
Bousculant toutes les manières heureuses
Contenues jusque dans la destruction.
Voix angoissées de ma LOVE disparue
Et perdue dans les nuits de l'éternité :
Elle n'est plus que la voix granitée
Du pays breton parcouru.
Par des paroles chaudes et sans partage,
Elles sont celles du vent et de la désespérance
Parfois rieuses mais le plus souvent en errance
Pour découvrir sa voix réconfortante en héritage.